Félix Eboué
Félix Éboué est né le 26 décembre 1884 à Cayenne. Il était petit-fils d’esclave. Son père Yves Urbain Éboué était orpailleur. Sa mère, Marie Joséphine Aurélie Léveillé, épicière originaire de Roura, remplaça les absences fréquentes et prolongées de son mari pour élever ses enfants.
Après de brillantes études à Cayenne, il obtient en 1898 une bourse d’étude pour la métropole et part à Bordeaux au lycée Montaigne. Il obtient à Bordeaux son baccalauréat ès lettres, puis part s’installer à Paris où il suivra des études de droit tout en suivant l’enseignement de l’École coloniale. Il obtient en 1908 sa licence à la faculté de droit.
Élève administrateur des colonies puis administrateur-adjoint Félix Éboué est affecté en 1910 en Afrique équatoriale française à Madagascar puis en Oubangui. Son approche de l’administration basée sur l’épanouissement des valeurs humaines et sociales dans un cadre de concertation et de respect des traditions africaines est très appréciée et il est nommé en 1927 chevalier de la Légion d’honneur. Il passe vingt années de service en Afrique équatoriale française qui lui permettront de donner sa mesure et de révéler ses qualités d’administrateur.
Durant trois congés successifs, Félix Éboué revint en Guyane retrouvant avec plaisir sa famille et ses amis. Au cours d’un de ses congés en Guyane (1921), il épouse Eugénie Tell à Saint-Laurent-du-Maroni. Sa mère meurt en 1926 rejoignant son père disparu des années auparavant.
Après un passage au Soudan français, il est élevé au rang de gouverneur et nommé en Guadeloupe en 1936. C’est le premier noir à accéder à un grade aussi élevé. En Guadeloupe, il met en pratique son esprit de conciliation dans un contexte social troublé. À l’occasion de la remise solennelle des prix le 1er juillet 1937 au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, il adresse à la jeunesse d’Outre-Mer son célèbre discours « Jouer le jeu ».
Dès le 18 juin 1940, Félix Éboué se déclare partisan du général de Gaulle. Alors résidant à Brazzaville, il organise une armée de 40 000 hommes et accélère la production de guerre où il peut enfin appliquer la « politique indigène ».
Il souhaitait que les autochtones puissent conserver leurs traditions et pensait que l’appui des chefs coutumiers était indispensable. Il a consigné toutes ses idées dans son étude intitulée La Nouvelle Politique indigène pour l’Afrique équatoriale française. La conférence des hauts dirigeants administratifs des territoires africains tenue à Brazzaville le 22 janvier 1944 retient la thèse d’Éboué sur l’assimilation. Il ne verra pas les réalisations issues de cette conférence car, fatigué, il part se reposer en Égypte, après avoir séjourné en Syrie. Il meurt au Caire le 17 mai 1944 d’une congestion cérébrale. Entouré de sa femme, de sa fille et de son fils cadet.