Mercredi 24 novembre, les élèves de la spécialité HLP ont rencontré l’artiste Emmelyne Octavie, encadrés par leur professeur Mme Devige et professeur documentaliste Mme Kihm. Cette rencontre était organisée par le labo des histoires, en partenariat avec la CTG, à l’occasion du centenaire de l’obtention du prix Goncourt par René Maran pour son roman Batouala.
Il s’agissait de susciter l’imaginaire des élèves à partir d’un vers extrait du roman ; une démarche qu’ils pratiquent peu même s’ils sont familiers du texte de René Maran puisque tous l’avaient lu l’an passé en classe de première HLP au sein de la thématique « Représentations du monde ». Cette année de terminale fait à nouveau la part belle à Batouala puisqu’il s’inscrit dans la réflexion contemporaine « Histoire et violence ». René Maran y dénonce la réalité de la colonisation française en Oubangui-Chari (aujourd’hui République Centrafricaine) de manière impitoyable comme il l’annonce avec force dans la préface du roman : « (Je) n’explique pas, (je) constate ; (je) ne (m)’indigne pas, (j’) enregistre ».
Si les élèves ne peuvent rester insensibles au regard de Maran sur les turpitudes et les contradictions des Noirs comme des Blancs, ils ne peuvent non plus être insensibles à l’oralité propre à l’Afrique et à la force lyrique de l’écrivain qui rend hommage au ballet de la nature africaine.
Et c’est à cet endroit précisément qu’est intervenue la poétesse Emmelyne Octavie qui a proposé une activité d’écriture autour d’une description de paysage se terminant par « L’homme ne vit qu’un instant ». L’artiste a donc invité chaque élève de la classe à écrire une strophe qui reprenne la phrase de Maran et à la retravailler avec son aide. Le groupe s’est prêté de bonne grâce à cette sollicitation qui a conduit les élèves à réfléchir sur le temps, un temps à la fois éternel et fugitif.
Faire écrire les élèves à partir du choix d’Emmelyne Octavie a permis de relier les élèves à la belle langue métaphorique de Maran et ils ont été invités à la fin de la séance de deux heures à mettre en voix leurs productions face à la classe ; une autre manière d’aborder l’oral. Emmelyne Octavie les a félicités pour la qualité de leurs productions et l’atmosphère très positive de cet atelier.
Naïly et Célima ont accepté de partager leurs poèmes :